La notion de système international repose sur le présupposé que la scène internationale serait structurée.
D’un point de vue théorique, le politiste et philosophe Raymond Aron définit le système international comme "l’ensemble constitué par des unités politiques qui entretiennent les unes avec les autres des relations régulières et qui sont susceptibles d’être impliquées dans une guerre générale". Cette définition souligne la dimension interactionnelle des relations internationales. Le système serait alors défini par des phénomènes de compétition (guerre), de coopération (diplomatie) et plus généralement d’interdépendance, impliquant pour un État la prise en compte du comportement des autres dans la définition de sa propre politique.
Plusieurs classifications ont été tentées. Empruntant au philosophe grec Panayis Papaligouras, Aron distingue les systèmes internationaux homogènes – dans lequel les États obéissent à une même conception de la politique – des systèmes hétérogènes – lorsqu’ils se réclament de principes contradictoires. Une autre classification, plus descriptive, peut porter sur le nombre de puissances cherchant à structurer la scène internationale (système unipolaire, bi- ou multipolaire).
On trouve des formes de "systèmes internationaux" dès l’Antiquité et dans diverses régions du monde – Mésopotamie, Amérique latine, etc. – caractérisées par la distinction entre l’ordre interne et la mise en place de relations avec d’autres unités.
En 1648 naît ce que l'on appelle le "système westphalien", en référence aux Traités de Westphalie signés en 1648, qui mettent fin aux guerres qui touchent alors le continent européen. Ces traités marquent le début de l'émergence de l’État-nation et sont considérés comme le fondement de l'ordre international et de l'Europe politique moderne. Le système westphalien consacre le principe de relations égalitaires entre États souverains, et donc de système décentralisé.
Le système international est alors conçu comme un système interétatique : l'idée est de décrire les relations entre les États, considérés comme les seuls acteurs de la scène internationale.
La vision stato-centrée du système international qui a longtemps prédominé a fini par être remise en cause, pour plusieurs raisons :
- la tentative d'exportation du système westphalien vers les États non occidentaux a connu des résultats mitigés ;
- la souveraineté des États a été remise en cause par plusieurs phénomènes : l'essor de la mondialisation, qui a remis en cause la souveraineté des États, de plus en plus régis par une économie mondialisée, ou encore l'émergence de groupements identitaires (mouvements séparatistes et indépendantistes) ;
- la complexité des relations internationales incite à modérer une approche centrée sur les États, pour prendre en compte des acteurs non étatiques de plus en plus nombreux sur la scène internationale, tels que les organisations non gouvernementales - ONG ou les firmes multinationales.
La notion de "monde post westphalien" a ainsi vu le jour dans les années 1970, afin de décrire un système dans lequel les frontières peuvent être considérées comme partiellement effacées par la mondialisation et la création d'organes à une échelle supranationale (tels que l'Union européenne) et les pouvoirs régaliens de l’État affaiblis.