Que recouvre la notion de puissance en relations internationales ?

Relations internationales

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L’essentiel

  • La puissance d'un État se mesure à sa capacité à peser sur la scène internationale.
  • Loin d'être figé, le concept de puissance évolue en fonction d'une situation ou d'une relation spécifique.
  • La puissance d'un État peut dépasser le cadre militaire et s'exercer dans d'autres domaines.

En détail

La puissance est une notion centrale et structurante des relations internationales. Elle peut être définie comme la capacité d'action dont disposent les acteurs sur la scène internationale, mais son approche diffère selon les théories. Pour Raymond Aron, elle est "la capacité d’une unité politique d’imposer sa volonté aux autres unités". Elle permet ainsi de peser sur le comportement de l'autre. 

Le juriste Serge Sur la décline alors en deux types de capacité : 

  • une capacité positive : celle de faire ou de faire faire à d’autres ;
  • une capacité négative : celle de refuser de faire ou d'empêcher de faire.

Si certaines théories des relations internationales, comme le réalisme, considèrent que la puissance est indispensable pour réguler l'anarchie qui caractérise la scène internationale, d'autres misent davantage sur d'autres vertus, comme la théorie libérale qui croit en la vertu des normes internationales, de la coopération étatique...

La notion de puissance est traditionnellement utilisée pour décrire la capacité d'action des États, acteurs prééminents sur la scène internationale.

La notion de puissance est :

  • relative : elle ne vaut pas dans l'absolu mais dans une contexte donné, et pour une relation particulière. Les éléments caractéristiques de la puissance (par exemple : une population dense, un territoire vaste...) peuvent être un atout ou une faiblesse selon la situation et la relation avec l'autre acteur ; 
  • évolutive : les États les plus puissants sur la scène internationale ont évolué au fil de l'Histoire ; 
  • multidimensionnelle : d'abord de connotation militaire, les théoriciens des relations internationales y ont ajouté d'autres éléments constitutifs : démographique, géographique, économique, politique, culturelle, ou encore technologique. Joseph Nye distingue par ailleurs le hard power, qui désigne la capacité coercitive, du soft power, qui renvoie à la capacité d'influence, exercée sans coercition : diplomatie, alliances, coopération, diffusion de la culture et de l'éducation... 

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