Comment se caractérisait le système international entre 1945 et 1989 ?

Relations internationales

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L’essentiel

  • En 1945, les États-Unis et l'URSS cherchent à élargir leur zone d'influence, particulièrement au sein de l'Europe en ruine.
  • La Guerre froide est caractérisée par des affrontements localisés sans conflit direct entre les deux superpuissances qui usent de la dissuasion nucléaire.
  • La fin des années 1970 voit apparaître la détente entre les deux blocs et l'émergence de pays du Tiers-Monde sur la scène internationale.

En détail

En 1945, la Seconde Guerre mondiale prend fin en Europe (8 mai) puis en Asie (2 septembre). Face à l’effondrement de ces régions apparaissent deux superpuissances, les États-Unis et l’Union des républiques socialistes soviétique (URSS).

L'expression "rideau de fer" (popularisée en 1947 par le Premier ministre britannique Winston Churchill) désigne la frontière symbolique qui divise l'Europe en deux camps distincts, l'un relié aux États-Unis et l'autre, au camp soviétique. La même année, ce face-à-face diplomatique mondialisé donne lieu à un affrontement doctrinal entre les deux Grands : 

  • énoncée le 12 mars 1947, la doctrine Truman (du nom du 33e président des États-Unis de 1945 à 1953, Harry Truman) définit l’existence de deux mondes incompatibles : le "monde libre" et le bloc communiste. Une politique d’endiguement (containment), consistant à aider les pays menacés par l’expansion soviétique, est alors menée, à l’instar du Plan Marshall (1948-1952) en Europe ; 
  • la doctrine Jdanov (du nom du 3e secrétaire du Parti communiste de l'Union soviétique, Andreï Jdanov) y répond le 22 septembre 1947 : se présentant comme pacifiste, l’URSS condamne l’impérialisme américain et crée une coopération économique avec les pays du bloc soviétique dans le cadre du Conseil d’assistance économique mutuelle (Comecon).

La Guerre froide renvoie donc à la nouvelle bipolarité du monde, sur la base d'un conflit idéologique, politique, économique et militaire. Tous les États doivent choisir leur camp, à travers la conclusion de pactes ou de traités d’amitié. Par ce jeu d’alliances, chaque conflit local prend une dimension internationale, de la guerre de Corée (1950-1953) jusqu'à l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en 1979.

Cette période est ainsi marquée par une course aux armements, malgré les accords de limitation d’armement à partir de la période dite de "Détente" des années 1970. Dans le domaine nucléaire, on parle de dissuasion : la capacité de chaque camp à détruire l’autre explique que chacun prenne soin d’éviter la dégradation des crises. C’est ainsi que la crise de Cuba (1962), qui marque l’apogée de la Guerre froide, est venue illustrer la célèbre formule de Raymond Aron, énoncée dès 1948 : "Paix impossible, guerre improbable".

Cette séquence est également marquée par des résistances. En pleine décolonisation, la Conférence de Bandung en 1955 est la première conférence afro-asiatique. Elle marque l’émergence sur la scène internationale des pays du Tiers-Monde, terme forgé par Alfred Sauvy, en 1952. Il s’agit de défendre un discours anticolonialiste et de peser en échappant à la bipolarisation du monde (non-alignement).

L’Organisation des Nations unies (ONU), créée en 1945 pour dessiner les contours du monde d’après-guerre, est le reflet de ces rapports de force : le Conseil de sécurité est bloqué par le droit de veto sur les questions stratégiques pour l’un ou l’autre des deux Grands ; l’Assemblée générale devient l’arène du Tiers-Monde.

La chute du mur de Berlin en 1989 puis la disparition de l’URSS en 1991 marquent la fin de la Guerre froide.

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