Les opérations de maintien de la paix (OMP) sont des mesures mises en place par l'Organisation des Nations Unies (ONU). Elles ne sont pas dirigées contre un État en particulier, mais visent plutôt à créer les conditions favorables à la sauvegarde ou à un retour à la paix dans les États touchés par des conflits. Elle peuvent œuvrer à la protection des civils ou des droits de l'Homme, au maintien de la sécurité dans un contexte de crise, au soutien de l'organisation d'élections libres...
Les OMP présentent plusieurs caractéristiques :
- elles ne sont pas coercitives : elles ne peuvent être déployées qu'avec le consentement des États concernés. Un accord doit être conclu entre l’État dans lequel se situe le conflit et le Secrétaire général des Nations unies, qui assurera par la suite son suivi ;
- elles sont temporaires ;
- elles doivent respecter le principe d'interdiction du recours à la force.
Depuis 1948, les OMP se matérialisent par le déploiement des Casques bleus, qui sont des personnels militaires, policiers ou encore civils. C'est le département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies qui supervise la mise en œuvre des OMP.
Le déploiement d'OMP s’est progressivement imposé dans la pratique, au gré des crises. Depuis leur création en 1948, 71 missions de maintien de la paix ont été déployées dans le monde.
En 1956, l’Assemblée générale décide de créer la première Force d'urgence des Nations unies (FUNU I) à la suite de l’intervention franco-britannique en Égypte (crise du Canal de Suez).
C’est ensuite le Conseil de sécurité qui a eu majoritairement recours à ce moyen, dans l'exercice de sa responsabilité de maintien de la paix et de la sécurité internationales. On peut citer :
- l'Opération des Nations unies au Congo (ONUC), créée en 1960 dans le cadre du retrait des troupes belges de la République du Congo, puis étendue à l'évitement d'une guerre civile ;
- la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), en place depuis 1978 et créée initialement pour contrôler le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban ;
- la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU), déployée en 1995 sur les territoires de la Bosnie-Herzégovine, de la Croatie et du Monténégro, en plein milieu de la guerre ;
- la Mission des Nations Unies pour l'assistance au Rwanda (MINUAR), mise en place en 1993 pour le respect de l'accord de paix censé mettre fin à la guerre civile ;
- la Mission de supervision des Nations Unies en Syrie (MISNUS), créée en 2012 pour contrôler le respect de la cessation de la violence armée.
Initialement conçues pour superviser la mise en œuvre de cessez-le-feu et permettre la stabilisation des États concernés, les mandats des OMP se sont par la suite diversifiés pour s'élargir à des situations de crises complexes (guerres civiles, terrorisme...).
Le déploiement de missions en réaction à ces crises ont pu permettre d'en limiter certaines conséquences négatives, d’œuvrer à faciliter une transition politique et de soutenir de nouvelles institutions étatiques mises en place.
Néanmoins, la multiplication de ces opérations, devenues plus coûteuses, complexes et parfois maintenues de façon prolongée, a pu engendrer des difficultés dans leur gestion. Certaines missions n’ont pas permis d’enrayer la poursuite des hostilités, ou ont parfois même été entraînées dans une logique coercitive. Le positionnement des Casques Bleus déployés alors qu'un conflit est en cours peut s'avérer complexe. Ils doivent notamment composer avec la contestation de certains États ou de leurs résidents.