La souveraineté interne d'un État est un concept qui émerge de l'imposition progressive d'un pouvoir étatique centralisé, au moment de l'Europe médiévale. Elle repose sur l'idée qu'un État dispose de l'autorité exclusive sur son territoire et sur la population qui y réside, sans qu'aucun autre État ne puisse s'immiscer dans ses affaires internes. L’État n’est ainsi subordonné à aucune autre entité et n’est soumis qu’à sa propre volonté.
La souveraineté interne implique, entre autres :
- une indépendance de l’État ;
- une capacité à ne pas se voir imposer la volonté des autres (principe de non-ingérence) ;
- une liberté d’organisation interne.
Le principe de souveraineté interne d'un État peut être quelque peu nuancé dans un État de droit, au sein duquel l'action de l'autorité étatique vis-à-vis de la population est encadrée par des lois. Par ailleurs, les progrès du droit international humanitaire ou le concept de "responsabilité de protéger" assouplissent le principe de non-ingérence.
La souveraineté externe repose sur le principe d’égalité entre les États, quelles que soient leur puissance effective, leurs ressources ou leur démographie, et donc indépendamment des inégalités de fait. On parle ainsi, dans la Charte des Nations unies, d'"égalité souveraine" (art. 2 § 1). En application de ce principe :
- aucun État n'est soumis à une autorité supérieure : les États sont théoriquement subordonnés aux seules normes établies par eux ou auxquelles ils ont consenti ;
- chaque État reconnaît les autres comme ses égaux.
Tout comme la souveraineté interne, le principe de souveraineté externe d'un État est nuancé par l'obligation pour les États de respecter les obligations internationales qui les engagent. Le développement d'organisations régionales est également venu remettre en cause l’intangibilité de ce principe lorsqu'un droit de décision leur est transféré. C'est notamment le cas de l'Union européenne (UE), dans les domaines où une compétence lui est attribuée. Cette évolution a conduit des auteurs tel Bertrand Badie à parler de "monde sans souveraineté". Dénonçant une fiction de souveraineté, il choisit de parler de "responsabilité partagée" par différents acteurs – et non plus par les États uniquement – face aux défis mondiaux contemporains.