Créée à l’issue du cycle de négociations Uruguay round, par l'accord de Marrakech, l’Organisation mondiale du commerce entre en fonction en 1995.
Elle succède à l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), signé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et devenu insuffisant pour répondre aux enjeux de la fin du XXe siècle. L'accord de Marrakech est signé par les 123 États parties au GATT. L'OMC compte, au 30 août 2024, 166 membres qui représentent 98% du commerce mondial.
Dans la continuité du GATT, l’OMC cherche à réduire les obstacles au libre-échange et prône le multilatéralisme (accord sur des règles communes au plus grand nombre possible d’États). Elle reprend notamment la clause de la nation la plus favorisée incluse dans le GATT, qui impose l'absence de discrimination dans les échanges commerciaux : chaque État membre doit bénéficier des mêmes avantages commerciaux que ceux accordés aux autres.
L'OMC diffère de son prédécesseur sur plusieurs points :
- il s’agit d’une organisation internationale (OI) de plein exercice, dotée d’une personnalité juridique, permettant de combler les failles du GATT ;
- l’adhésion des membres se fait sur un socle commun de normes, bien différent de la participation "à la carte" que permettait le GATT ;
- une procédure rigoureuse de règlement des différends commerciaux est mise en place, permettant de lutter contre l’unilatéralisme commercial - là où le mécanisme prévu par le GATT n'était pas institutionnalisé ni clairement défini ;
- de nouveaux secteurs sont couverts par l'OMC : agriculture, propriété intellectuelle, textile...
Malgré les innovations ayant permis de pallier les lacunes du GATT, l'OMC fait face à de nouveaux défis.
Elle semble parfois dépassée par les intérêts contradictoires de ses membres. Les prises de décision, qui doivent se faire par consensus, deviennent plus compliquées. L’affirmation des puissances émergentes (Brésil, Chine, Inde...) a notamment permis la constitution de coalitions de blocage contre certaines propositions issues des puissances occidentales, notamment dans le domaine de l'agriculture ou du travail.
Du fait de ces obstacles, on peut observer ces dernières années un retour à des accords commerciaux régionaux, contre la dynamique prônée par l’OMC (multilatéralisme).
L'OMC fait par ailleurs l'objet de vives critiques de la part de mouvements altermondialistes, opposés à la libéralisation du commerce mondial et à ses conséquences sociales ou environnementales. Ces mouvements critiquent aussi une insuffisante prise en compte des intérêts des pays en développement.