Le GIEC est le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. Créé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OIM), il rassemble 195 États membres.
Le GIEC est un lieu d’expertise synthétisant l’état des connaissances sur le changement climatique et le rôle de l’activité humaine. Il publie des rapports scientifiques sur lesquels s’appuient les États pour trouver des accords dans la lutte contre le réchauffement climatique. Son bureau rassemble les scientifiques des différentes régions du monde et diverses disciplines.
Le GIEC est composé de plusieurs groupes de travail et d'une équipe spéciale :
- un groupe qui évalue les aspects scientifiques du changement climatique et de l'évolution du climat ;
- un groupe consacré à la vulnérabilité des systèmes socio-économiques et naturels aux changements climatiques, conséquences de ces changements et possibilité de s'y adapter ;
- un groupe qui évalue les solutions envisageables pour limiter les émissions de gaz à effet de serre (GES) ou atténuer les changements climatiques ;
- une équipe spéciale pour les inventaires nationaux de gaz à effet de serre, chargé de développer et améliorer un guide méthodologique pour le suivi des émissions de GES.
Depuis sa création, le GIEC a publié six rapports d’évaluation (1990, 1995-1996, 2001, 2007, 2013-2014, 2023), montrant l’intensification de l’effet de serre causée par l’activité humaine.
La rapport de synthèse de 2023
Le dernier rapport de synthèse du GIEC, publié le 20 mars 2023, constate que la décennie 2011-2020 est la plus chaude depuis 125 000 ans. Il alerte sur l'augmentation des risques climatiques (vagues de chaleur, précipitations extrêmes, sécheresses...) et la complexité croissante de leur gestion.
La question du rapport du GIEC au politique est fréquemment soulevée. Le fait que les résumés des rapports doivent être approuvés par les représentants des gouvernements montre l’imbrication avec la sphère politique.
L'objectif du GIEC consiste à fournir une expertise aidant la prise de décision politique et servant de base aux négociations multilatérales. Les rapports du GIEC ont dès lors un impact sur les décideurs politiques, qui tentent d'agir en conformité avec le diagnostic scientifique. Le contenu de ces rapports a ainsi pu mener à des décisions significatives, telles que :
- l'organisation de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED) tenues à Rio en 1992. Ce Sommet de la Terre est devenu une référence en terme de diplomatie multilatérale sur le sujet ;
- la préparation du Protocole de Kyoto, signé en 1997, premier texte fixant des engagements contraignants ;
- l'élaboration en 2015 de l'Accord de Paris, premier instrument international à caractère universel sur le climat.
Pour autant, le GIEC n’est pas directement prescripteur et ne prend part aux négociations qu’à titre d’observateur. Il n'empiète donc pas sur les décisions souveraines des États. On dit de ces rapports qu’ils sont "policy relevant, but not policy prescriptive" ("politiquement pertinents, mais non prescriptifs").