Qu'est-ce que l'accord de Paris de 2015 sur le climat (COP 21) ?

Relations internationales

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L’essentiel

  • Signé en 2015, l'accord de Paris engage la quasi-totalité des États à lutter contre le réchauffement climatique en limitant la hausse des températures d'ici 2100. 
  • Il s'agit de réduire les émissions polluantes de gaz à effet de serre et d'atteindre à terme la neutralité carbone à l'échelle mondiale. 
  • Si l'accord est contraignant, les efforts des États sont jugés insuffisants, faute de sanctions.

En détail

L’accord de Paris sur le climat a été adopté le 12 décembre 2015 à l’issue des négociations de la COP21, 21e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de 1992. Il est entré en vigueur le 4 novembre 2016, après avoir été ratifié, comme exigé, par au moins 55 des parties représentant au moins 55% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES). 

Premier accord international sur le climat à caractère universel, il constitue une étape importante dans la lutte contre le réchauffement climatique. Là ou le Protocole de Kyoto de 1997 n'engageait que les pays industrialisés, l'accord de Paris inclut également les pays en développement. Au 1er octobre 2024, 195 parties, dont l’Union européenne (UE), ont ratifié l'accord. Seuls trois États signataires ne l'ont pas ratifié : l'Iran, le Yémen et la Libye. 

Le retrait puis la réintégration des États-Unis

En 2017, sous l’impulsion de Donald Trump, les États-Unis – le plus important émetteur de gaz à effet de serre après la Chine – dénoncent l’accord. Avec l'élection de Joe Biden en 2021, les États-Unis finissent par réintégrer l'accord.

L'ensemble des signataires de l'accord de Paris se mettent d’accord, sur la base de rapports scientifiques - notamment ceux du GIEC - sur des objectifs communs : 

  • contenir d’ici 2100 le réchauffement climatique bien en-dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels ;
  • poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C ;
  • atteindre la neutralité carbone (objectif de zéro émission nette), à savoir un équilibre entre les émissions de gaz à effet de serre et la compensation permise par les puits ou réservoirs de carbone, comme les forêts.

Le texte incite les pays développés à soutenir les efforts des pays en développement. Il reconnaît notamment la situation particulière des pays les moins avancés (PMA) et des petits États insulaires en développement.

Le principe de transparence impose régulièrement aux États parties des "contributions déterminées au niveau national" (CDN), qui consistent à décrire et communiquer les actions climatiques mises en œuvre pour atteindre les objectifs communs. Un bilan collectif est également prévu tous les cinq ans à compter de 2023. Le premier bilan mondial a été dressé à l'occasion de la COP28, qui s'est tenue en décembre 2023 à Dubaï. 

Souvent décrit comme le meilleur accord possible compte tenu des intérêts nationaux divergents, l'accord de Paris est toutefois critiqué sur quelques points : 

  • accord contraignant, il n’est cependant pas assorti d'un mécanisme coercitif ou de sanction ;
  • en raison des compromis nécessaires, le pétrole ou le charbon ne sont pas mentionnés.

Ces limites font obstacle à la poursuite des objectifs fixés par l'accord de Paris. 

Le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) alerte dans ses rapports annuels sur l'écart entre les prévisions de l'évolution des émissions de GES et le niveau à atteindre pour respecter les objectifs de l'accord. Dans son rapport de 2024, il prévoit que la poursuite des efforts d'atténuation actuels conduirait à un réchauffement de + 3,1°C au cours du siècle - nettement supérieur à l'objectif de moins de 2°C.

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