Deux tribunaux pénaux internationaux, qui ont cessé leur activité il y a peu, ont été créés dans les années 1990 :
- le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), créé en 1993 par le Conseil de sécurité de l’ONU, chargé de juger les personnes (y compris les responsables politiques) ayant commis sur le territoire de l’ancienne République yougoslave, et après le 1er janvier 1991, l’une des atteintes suivantes au droit humanitaire international : crime contre l’humanité, génocide, violation des lois et coutumes de guerre, torture ou prise d’otage de civils. Composé de 11 juges nommés par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) et d’un procureur indépendant, il a notamment condamné l’ancien président de la République serbe de Bosnie Radovan Karadžić et le général en chef de l’armée de la République serbe de Bosnie, Ratko Mladić à une peine d'emprisonnement à perpétuité. Jusqu'à sa cessation d'activité en 2017, le TPIY a jugé 119 personnes et condamné 90 d'entre elles ;
- le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), créé en 1994 pour punir les violations graves du droit international commises sur le territoire rwandais ou par des citoyens rwandais sur le territoire d’États voisins, au cours de l’année 1994. Situé à Arusha en Tanzanie, ce tribunal était composé de 16 magistrats permanents. Il a cessé son activité en 2015, après avoir mis en accusation 93 personnes et condamné 62 d'entre elles. Le colonel rwandais Theoneste Bagosora a notamment été condamné en 2011 à 35 ans d’emprisonnement pour sa responsabilité dans le génocide des Tutsis en 1994.
Plusieurs juridictions internationales dites "hybrides", en ce qu'elles associent des juges internationaux à des juges nationaux, sous l'égide de l'ONU, ont été créées :
- le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL), créé en 2002 et dont les activités ont cessé en 2013, jugeait les violations graves du droit humanitaire commises depuis 1996, dans le cadre de la guerre civile. Il a notamment condamné en 2012 l'ancien président libérien Charles Taylor à la peine de 50 ans de prison pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre ;
- les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC), créées en 2003 pour juger les principaux crimes commis par le régime khmer rouge entre 1975 et 1979, notamment par les dirigeants Nuon Chea et Khieu Samphan, condamnés à perpétuité. Les audiences ont pris fin en 2022 ;
- le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), créé en 2009 pour juger les auteurs de l'attentat du 14 février 2005 ayant notamment coûté la vie à l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Son activité a cessé fin 2023 ;
- les Chambres africaines extraordinaires (CAE), créées en 2013 au sein des juridictions sénégalaises pour la poursuite des crimes commis au Tchad entre 1982 et 1990. L'ancien président tchadien Hissène Habré y a été condamné à perpétuité. Son activité a cessé en 2017 ;
- La Cour pénale spéciale de la République centrafricaine (CPS), créée en 2015 pour juger les crimes de guerre et contre l'humanité commis dans le pays depuis 2003 et qui a rendu ses premiers verdicts à la fin de l'année 2022 ;
- les Chambres spécialisées pour le Kosovo (CSK), qui ont commencé leurs activités en 2015 pour juger des crimes commis (ou commencés) au Kosovo entre 1998 et 2000. L'ancien président kosovar Hashim Thaçi y est notamment accusé de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre.
La création d’un tribunal pénal international pour juger les auteurs de crimes perpétrés dans l’est de la République démocratique du Congo et les cas avérés de violations des droits de l’homme datant d’avant 2002 est débattue. Ce projet est notamment soutenu par l’Union européenne.